Radulovic et Schuldt vous font danser

Clemens Schuldt nous invite à un voyage en Europe de l’Est qui commence par une œuvre rare et grandiose : la Rhapsodie sur des thèmes moldaves du compositeur juif polonais Mieczysław Weinberg, établi en URSS à la suite de l’invasion de son pays en 1939. Cet ami proche de Chostakovitch revisite des thèmes folkloriques de manière tour à tour sombre et lumineuse, reflétant les aléas du XXe siècle.

Le fougueux violoniste Nemanja Radulović y répond de façon spectaculaire avec une des œuvres les plus connues de Khatchatourian, son Concerto pour violon, créé par David Oïstrakh en 1940, à Moscou. L’énergie virtuose et débridée des deux mouvements rapides, où perce l’inspiration arménienne, contraste avec le mouvement central : une envoûtante valse lente.

Enfin, c’est à la musique tchèque que rend hommage la Sixième symphonie de Dvořák, la première de ses grandes œuvres à être jouée et publiée en dehors de son pays natal. L’idée de la danse parcourt toute l’œuvre, notamment le scherzo, un irrépressible « furiant », une danse slave très rythmée, qui pourrait à elle seule résumer tout l’esprit de ce concert.